mercredi 7 septembre 2022

Ouganda - 50 nuances de vert

 Avant propos :

Mise à jour des photos du Ouganda dans le lien : Photos de l'OUGANDA

Mise en place d'un traceur sur la carte : Cliquer sur POLARSTEP, ici ou dans la barre de menu.

Dès l’entrée en Ouganda, je rencontre Harmony et Simon, qui sont 2 cyclo-voyageurs dans l’Est Africain pour 6mois. On passe une belle soirée ensemble, à parler de vélo, mais pas que cela.

Puis je trace vers Kampala, sur une route à grosse circulation de bus, de camion et de voitures et à grandes vitesses. Pas chouette et pas trop « safe » non plus. Il me faut me coller sur le bas-côté de la route, voire carrément sur la terre ou l’herbe du fossé.

Arrivé vivant (!!!) à Kampala, je fais quelques achats pour préparer mon séjour au pensionnat de Kagadi dans les grands bazars et supermarché de l’hyper centre archibondé et qui grouille de partout (crayons, carte mapMonde, bonbons, …). Je reste juste 3 jours à Kampala, peu d’envie d’y prolonger mon séjour car peu de chose qui me motive à rester.

Je descends sur Entebbe, où Frédéric et Nina m’accueillent. J’ai rencontré Frédéric dans un festival voyageur à vélo (Cyclo-Camping-International), il avait traversé l’Afrique en Trike (vélo semi-couché à 3 roues) en 2015-16. (réf. AFRIKA TRIKE). On a gardé contact via les réseaux et avec le plaisir de se revoir ici en Ouganda quelques années plus tard. Ils sont installés à Entebbe et proposent des tours organisés (à la carte) en Ouganda. (contact : ----).

Je monte sur Kagadi. J’étais venu ici en 2013, présenté par Matthias un ami allemand. J’avais séjourné une semaine pour diriger et encadrer les travaux de rénovations de certains équipements. C’est à cette association « Uganda Hilfe » qui gère ce pensionnat, que j’ai reversé les ventes de DVD de mon film « Afric’à vélo ». Et encore une nouvelle fois, un grand Merci, à tous ceux et celles qui ont contribué à ce financement.

Ce pensionnat permet aux enfants qui habitent loin en brousse, de séjourner à Kagadi sans faire de longs trajets quotidiens à pied pour les encourager (ainsi que leur parents) à suivre l’école. Par ailleurs, l’association aide et finance l’accès aux cours. C’est aussi une façon de réduire l’écart d’accès à l’école entre le monde rural et celui des villes.

Evidement et naturellement je reviens ici à Kagadi, pendant ce nouveau tour d’Afrique. Et c’est une nouvelle fois, une semaine pleine d’émotion.

J’ai pour mission d'assister la rénovation des équipements, à faire avant la rentrée scolaire qui aura lieu le 05 septembre et après 2 années de COVID où peu de choses ont été entretenus : le système d’eau (gouttières, citernes d’eau, robinets, salle de bain, …), les panneaux solaires (batteries, régulateurs, …) , et apporter d’autres fournitures scolaires et de loisirs.


La semaine fut dense mais fructueuse. Matthias m’a transféré l’argent via Western Union pour engager les travaux.

Lundi : prise de contact, état des lieux et des besoins,

Mardi : achat des fournitures et contact avec les artisans,

Mercredi et Jeudi : actions et réparations,

et enfin vendredi un peu de détente avant de repartir le samedi matin.

J’ai retrouvé une partie des équipes. Victor le « patron » (l’intendant), John le technicien, Patricia une des 3 cuisinières, et bien sûr le père Augustin qui est mon contact sur place et celui de l’association. Et Teddy, La « Matronne » (l’intendante) et 2 nouvelles cuisinières complètent l’équipe.

Quel plaisir d’avoir séjourné pendant la semaine et de vivre intensément ces moments au cœur du pensionnat. C’est aussi l’occasion de découvrir les codes sociaux internes au pensionnat et plus globalement de la société Ougandaise, et apprendre également à interpréter les problèmes et la notion de temps, tout en faisant avancer les travaux dans le calme africain et sans heurter les esprits. Une leçon de vie et de pragmatisme !!! et finalement, tout s’est bien déroulé … et dans un temps record.

Seule déception de cette semaine, peu d’enfant présents. La rentrée a lieu le 05 sept, et seuls les ainés étaient présents (Nbre.12). Le pensionnat semblait presque endormi, mais on peut compter sur l’énergie de la petit Fiona pour animer les journées.

Au-delà de mon retour au pensionnat, c’est aussi le retour à KAGADI. Je n’ai rien reconnu, tout simplement !!! En 2013, j’avais quitté, un gros village avec ses rues en terre battue avec 200km de piste pour y accéder et repartir. Aujourd’hui ce sont des routes neuves qui m’y amènent, je trouve de larges avenues bitumées avec des trottoirs, un énorme rond-point à l’entrée de la ville, de nouvelles églises, des banques et des ATM, des superettes, des stations essences, et les boutiques en briques ont remplacées les baraquements en bois et tôles ondulées, … bref, une telle transformation est incroyable, en à peine 9 ans. Stupéfait !!! à se faire tomber du vélo … !!!

Je quitte Kagadi et le Pensionnat, après une semaine passée si vite et avec un pincement au cœur, à savoir si je reviendrai. Oui, je l’espère, mais quand et voir quels changements et qui (des élèves et des encadrants) sera encore présents

Je repars de Kagadi, en compagnie de Jules. Jeune cyclo-voyageur français, rencontré il y a 3 semaines du côté de Jinja à l’autre bout de l’Ouganda. Il a fait le tour par le nord, et il a vu sur mon Polarstep que j’étais à Kagadi, et lui à 20km de là. Il m’a rejoint au Pensionnat pour le dernier jour.

On a pris la route ensemble pour du SAFARI-VELO !

On a traversé la forêt de Kibale … 3 fois !!! et à la 3eme fois, on a vu des chimpanzés dans les arbres, en bord de route … chanceaux, très chanceux. On s’est arrêté, observé, photographié tranquillement, sans les effrayer. Nous avons aussi croisé plusieurs familles de babouins au bord de la route, qui attendent les offrandes des automobilistes … et malins comme des singes, ils s’installent aux niveaux des vibreurs et ralentisseurs pour mieux assurer leurs quêtes.

On descend vers le sud, Jules se dirige vers les Montagnes de Rwenzori, puis il va faire un séjour de woofing, réservé depuis quelques jours. Moi, je trace vers le parc Queen Elisabeth, et je poursuis mon Safari-Vélo !!! Je peux voir beaucoup d’animaux et assez facilement, en restant assis sur la selle de mon vélo : Antilope (Impala), Phacochère, Eléphant, Rhinocéros, Buffles, Waterbuck, Babouins, … C’est la chance en Ouganda, on peut traverser certains parcs à vélo, d’ailleurs je croise quelques locaux qui le font quotidiennement.

Je me suis quand même fait une frayeur. A quelques kilomètres de sortir du parc, je vois un bel éléphant à 70-80m du bord de la route. Je pense pouvoir le photographier assez tranquillement et repère une ouverture dans la végétation à quelques 10m devant moi. Je ralentis doucement … sauf qu’il y a un 2eme éléphant juste derrière le bosquet, de l’autre côté du fossé, on est à 5-7m d’écart. Là, c’est impressionnant de voir un éléphant d’aussi près … c’est gros et c’est haut !!! (6Tonnes et 3 mètres). Lui, avait dû me repérer depuis quelques minutes, et commençait à sentir une menace et à s’agiter, et moi j’ai aussitôt remis la patate sur les pédales, m’éloigner de 30-40m, mais en me retournant je le vois déjà sur la route et lancer sa course dans ma direction … 2eme accélération, grand plateau et à fond !!! un coup d’œil dans le rétro et je vois qu’il a coupé sa course, je me retourne à nouveau et il traverse la route puis s’en va !!! Ouffffff …. Belle montée d’adrénaline … Et quelques km plus loin, j’entends le craquement de branches juste à côté de la route. Un autre éléphant se dirige visiblement vers la route … nouvelle montée d’adrénaline et j’accélère à nouveau !!!

Une fois sorti du parc, j’attaque la région des Milles collines, en direction de Kabale et du lac Bunyonyi. Les paysages sont magnifiques entre vallées encaissées, plantations de thé aux 50 nuances de vert, et la traversée des petits villages de montagnes … mais sans surprise, ça grimpe fort … très fort, et j’ai gardé quelques souvenirs de 2013 qui ne s’oublient pas !!! Une première belle journée à ~70km, à 2000m de D+, 8h00 de vélo à 8km/h en poussant le vélo dans les gros pourcentages de pente sur une piste bien difficile (sable, gravier et cailloux) … une belle mise en bouche avant les montagnes du Rwanda qui m’attendent la semaine prochaine.



Après ces 2 dernières semaines, marquées par toutes ces émotions et ces efforts, je me repose à Kabale. Et chouette hasard et facilité d’échanger et garder le contact avec l’accès internet quasi-partout, je revois le temps d’un café, Frédéric et Nina qui sont en Tour-Guidé dans le coin.

Je me dirige vers le Rwanda en prenant la piste de montagne et celle au bord du lac Bunyonyi. Encore une belle épreuve de D+2000 et 70km !!! Je fais la grande descente qui plonge sur KISORO. En 2013, je l’avais montée. Sans nul doute, dans le TOP 10 des ascensions les plus longues et difficiles que j’ai pû faire, tous voyages confondus. !!! C’est vrai qu’en descendant, on souffre moins. C’est quand même plus facile.

Me voilà au Rwanda. J’ai passé la frontière sans me faire recaler cette fois-ci. En 2013, j’avais mal interprété les infos sur l’obtention d’un visa directement à la frontière qui finalement n’était pas possible. Cette année, j’ai le visa EAST-AFRICA qui permet de passer le Kenya-Ouganda-Rwanda avec un seul visa commun. Et donc, me voici au Rwanda, heureux de découvrir ce pays qui m’avait manqué en 2013.

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