Eté 2020. Pour les vacances d’été, j’utilise le Pédayak que David d’Aquaphile* m’a gentiment mis à disposition. C’est une embarcation, mi-Kayak / mi-pédalo et équipé d’une voile pour soulager le pédalage. J’entreprends quelques balades à la journée et une escapade de quelques jours en mode rando/camping en longeant les cotes atlantiques.
(*: site Aquaphile : https://www.aquaphile.fr/ Voir les autres créations : EazyDive, VeloSub, Hydro-Gen, …)
1ere semaine.
J’ai tourné en Cornouailles, sur différents spots pour
mixer les types de plage, vents, vagues.
Chez moi, à Plovan : trop de vagues rendant difficile de passer les rouleaux pour trouver une houle plus calme. D’autant que c’était les 1ers jours et je n’avais pas envie de me faire peur ou casser du matériel dès le début des vacances. (Nb : J’ai aussi alterné bonne/mauvaise météo)
Plage du STEIR / Penmarc’h : beau spot sans vague,
ensoleillé et vent régulier. Aucun problème, et c’est le début de l’apprentissage
de la voile. Tout se passe bien.
Jour suivant, la longue plage de Combrit / Ile Tudy. Je
dépose la voile pour tester un aller-retour en pédalant de Combrit à l’Ile Tudy.
Environ 7km A/R en 1h40 env. avec un bon courant contraire à l’aller (1h) et qui me
pousse au retour (40min). Parfait.
Ensuite Hervé, un ami voyageur m’a rejoint. 1er jour, on a fait 3 heures sur l’Odet. Moi en kayak à pagaie, et lui en Pédayak. J’ai constaté que le kayak-pagaie demandait un effort bien supérieur à l’utilisation (dos & épaule) que le Pédayak surtout à courant contraire lors de la remontée de l’Odet en marée montante. C’est très plaisant d’être à 2 sur le plan d’eau pour discuter/échanger en même temps que l’on se balade.
Le lendemain, on est (re)parti sur Penmarc'h et Combrit, en utilisant la voile avec un vent régulier. Tout s’est bien passé, de bons aller-retour le long de la plage.
Surlendemain : Baie de Douarnenez. Idem, un bon vent et bonne vitesse et un peu plus loin au large avec la confiance grandissante.
2eme
semaine.
Je décide de me lancer sur une Rando aquatique de Redon
à St Nazaire, en m’équipant de mes affaires de voyages et de camping. J’équipe
le Pédayak d’un chariot central pour équilibrer les masses et rendre la poussée
plus facile, avec des roues assez larges et gonflables.
Je suis parti du camping de Redon. Arrêt le soir au camping de La Roche Bernard, après 6 heures de pédalage (~30km), peu de vent sur La Vilaine pour que la voile me pousse. (la voile me servait surtout de pare-soleil pour cette 1ere journée de canicule). Après 2 ou 4h de pédalage : aucun problème, mais au bout de 6h, ça commence à tirer sur les jambes/genoux et douloureux au fessier, d’autant que je n’ai pas mis de siège pour garder une bonne allonge de jambes (=> Je vais réfléchir et penser à mettre un coussin, la prochaine fois que je pédale aussi longtemps).
2eme jour : départ de Roche Bernard sous la pluie, passage
du barrage de Arzal en prenant la route (1km), sortie de l’estuaire de la
vilaine et arrivée à Penestin. Aucun problème. Env. 4h (~20km), arrivée au
Camping en milieu d’après-midi, pour me poser tranquillement et sécher la
tente, le matelas, les vêtements, … (j’y reviendrai).
3eme jour : départ de la plage de Penestin, traversée de la grande baie en essayant de couper au plus court pour raccourcir la distance mais en gardant toujours un point de secours à portée de Pedayak (bateau de pêche-promenade, rocher, bouée, …). J’arrive à Piriac pour la pause de midi, et me pose en bout de cale pour pique-niquer avec ce que j’avais dans les bidons. Je découvre le mode de rando kayak/Canoë ou Pedayak, et surtout en solo, où il est assez fastidieux de remonter le Kayak / Pedayak sur le chariot, le tirer jusqu’aux commerces pour seulement faire l’achat d’une baguette ou d’un casse-croute à midi. Il vaut donc mieux prévoir le nécessaire pour la pause déjeuner, en partant du camping le matin et pouvoir ainsi s’arrêter où l’on veut à midi. (Plage, rocher, cale, … ). A vélo, j’avise la pause déjeuner à la dernière minute. Il faut s’adapter. 😊.
Dans l’après-midi, je contourne la pointe de Piriac,
traverse la baie de la Turballe et m’arrête au milieu de la grande plage de la
Turballe. Sortie de plage très difficile car le sable est très mou et collant,
sous les yeux de tous les touristes qui ne bronchent pas pour m’aider … sauf un
jeune, tout à la fin, quand le plus dur était fait. C’est ainsi, mais sans
doute que je ne semblais pas si galérer... (C’est pour positiver 😊)
5eme jour : départ du Camping de St Nazaire.
J’ai observé la veille au soir que le chenal d’accès au port commence à près de
10km du port, face à la plage de la Courance où je me trouvais … Il est difficile
d’envisager de passer le chenal avec des navires/cargo qui y croisent, en étant
dans mon Pédayak, d’autant que la veille lors des pluies orageuses mon écran de
téléphone portable a rendu l’âme et ne me permettait plus d’avoir accès au
secours en cas de difficulté dans le chenal ou au milieu de l’estuaire. Plus
sagement, je suis allé à la plage de Saint Nazaire pour une dernière balade avec
le pont de St Nazaire et la pointe de St Brévin, à l’horizon. Le passage de
l’estuaire par le pont, en poussant le Pédayak était envisageable (check
itinéraire sur googlemaps : 10km) mais la forte pente (la plus élevée
d’Europe, pour un pont) et la hauteur du monument m’a dissuadé. Et puis
globalement, j’avais bien profité de ces 4 jours de randonnée nautique, qui m’a
appris suffisamment sur les possibilités et les choses à modifier/progresser
sur l’équipement à choisir.
A ce sujet, j’ai bien appris qu’il fallait des équipements de très bonnes qualités en termes d’indice de protection à l’eau (IP7 minimum). J’avais pris 2 de mes sacoches de vélo (limiter les achats pour les quelques jours de rando), et bien qu’elles soient étanches en apparence j’ai compris qu’elles étaient surtout usées, avec un petit trou suffisant pour le passage de litres d’eau … toutes mes affaires à l’intérieur sont détrempées. Même les 2 sacs polochon étanches achetés chez Decathlon juste avant l’été (IP aux Projections d’eau, très brefs immersions), ont donné des traces humidités à l’intérieur par capillarité. Seuls les bidons étanches et les petites pochettes étanches (IP7) sont efficaces pour protéger les affaires sensibles que j’avais placées (nourriture et photos/caméra). Dans mes sacoches détrempées, j’avais essentiellement des vêtements, sacs et tentes qui ont séchées très vite en profitant des jours de canicule qui ont précédés la pluie orageuse.
Par contre, j’ai bien compris qu’il ne faut jamais
remettre un téléphone mouillé dans une pochette étanche et la refermer
hermétiquement … 100% d’humidité garantie !!! Leçon bien apprise =>
Ecran HS (90€ de réparation), mais par chance j’ai récupéré l’usage du
téléphone et les photos/images que j’ai prises. (Toujours positiver 😊
)
3eme
semaine.
Je me suis rendu en fourgon au camping de Ste Luce, près
de Nantes que j’avais déjà fréquenté au cours d’un précédent voyage à Vélo. Je
savais qu’il y avait un accès à la Loire, sauf que je n’avais pas intégré que
la Loire serait à son plus bas niveau, dû à la sècheresse de cet été et aux
heures de marée basse en journée. Je ne pensais pas non plus à un tel niveau de
marnage (près de 5m) à 60-70km de l’estuaire. Donc, inaccessible en journée,
d’autant que les rives végétalisées et boueuses ne laissent aucun accès à marée
basse.
J’ai donc occupé mon temps au camping pour tester l’accroche du Pédayak à mon vélo, et quelques tours de pistes pour valider l’effort de roulage que nécessite cet attelage. Finalement, c’est très facile, d’autant que mon vélo est celui de mes voyages avec les développements suffisant.
Je remonte sur Blain & canal Nantes à Brest, pour une journée de balade entre 2 écluses. Il m’est confirmé par les 2 éclusiers avec qui j’ai échangé, qu’il est interdit de franchir les écluses par « des engins à propulsion humaine ». Par chance, le canal est bien entretenu et mon hélice n’accroche pas les herbes. Balades très sympas, au plus proche du chemin de halage où passent les cyclo-voyageurs avec qui j’échange quelques mots sur cet engin qui éveillent leurs curiosités.
Je finis mes vacances et m’arrête à Sablé / Sarthe, en remontant
sur Paris. J’avais repéré sur GoogleMaps qu’il y avait 10km entre 2 écluses, et
donc ça me permet d’allonger la balade sur toute la journée, en profitant d’une
rivière peu connue, donc sauvage et tranquille avec quelques belles bâtisses
aux abords de la Sarthe. Aucun souci, j’ai pédalé sur la journée, sans prendre
la voile qui servirait peu sur un cours d’eau étroit, entouré d’arbres qui
abritent du vent.
En résumé, c’est une belle expérience vécue.
Côté matériel, Le Pédayak a très bien fonctionné, aucun
pépin technique à recenser. Les flotteurs ont été très utiles et servent
vraiment bien dans la houle et les vagues surtout dans la mer un peu agitée
lors de l’orage en Baie de La Baule ( 😊 Jamais retourné ou dessalé depuis que je les
ai posé). On sent la contre-réaction des flotteurs quand ils rééquilibrent
l’embarcation. Super important pour la sécurité et la confiance. Indispensable.
Le chariot a aussi très bien fonctionné. La poussée est très
facile quand le bateau est bien équilibré (je le pousse comme un caddy de
supermarché). Les roues de bonnes dimensions (400mm) et gonflages/souples,
facilitent le passage dans le sable. Il est indispensable en mode rando, avec
le Pedayak chargé à 60-70kg et pour marcher longtemps afin de rejoindre un
camping ou autres lieux en ville.
Même si j’ai pu embarquer tout le matériel nécessaire pour faire du camping sur le Pédayak, il me reste à travailler sur le niveau de bagagerie pour avoir du bon matériel, bien étanches (IP7-8). J’ai bien compris que l’eau peut s’infiltrer partout, à la moindre faille et par capillarité, sur une embarcation au raz de d’eau.
Coté Physique/Sportif, ça passe bien et c’est agréable jusqu’à 4h/jour, on rentre un peu plus dans le dur jusqu’à 6h, pour une semaine sans entrainement préalable. Avec du rythme on doit pousser un peu plus (on démarre toujours doucement, et on « prend la caisse » au fil des jours), en sachant que le vent ne m’a pas beaucoup poussé sur la rando de 4-5 jours. (Plutôt de la Pétole, mais parfois, ça aide bien. Voir vidéo suivante)
Coté mode de voyage en mer (Kayak, Pédayak, bateau, …). J’ai intégré et expérimenté qu’il faut bien se préparer à chaque journée de balade en mer : météo favorable, connaissance des courants, heures de marée, niveau de marnage, type de rivage pour accoster, etc … Il me faut aussi être bien renseigné sur la règlementation de navigation selon type de parcours (mer, rivière, canaux, … ), les éventuelles autorisations nécessaires et les particularités locales (ponts, écluses, chenal, accès aux ports, …). Ça demande donc beaucoup de préparation en amont. Cela me change quelque peu de mes habitudes de cyclo-randonneur où je voyage de plus en plus en totale improvisation, jour après jour.
Voilà en quelques lignes, le partage de cette belle expérience en PEDAYAK sur cet été 2020. Il me reste à décanter toutes ces informations et envisager la suite.
Et bien sûr à disposition de toutes/ tous pour des
renseignements supplémentaires. Je monte une petite vidéo qui résumera cette expérience.
Autre vidéos et images sur ce lien ci-dessous ou dans l'onglet "Album Photos" puis "pedayak- été 2020" : https://photos.google.com/album/AF1QipNYpHbqUNfoDyHbPcFFtWPtTC5PewnJgvEcaWoY