samedi 18 juin 2022

Ghana, c'est les forts (... sans l'effort).

 Avant propos :

Mise à jour des photos du Ghana dans le lien : Photos du Ghana

Pour consulter le parcours sur la carte, cliquez sur POLARSTEP ici, ou dans la barre de menu.

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Le séjour au Ghana a été tranquille d'un point de vue cyclisme. Je suis resté le long de l'océan Atlantique, depuis le passage de frontière à NOE jusqu'à mon arrivée à ACCRA, avec peu de dénivelé et beaucoup de temps libre devant moi pour faire les 500km prévus. J'avais mis de la marge au moment de réserver mon vol pour la Tanzanie, afin d'anticiper un problème technique sur le vélo ou médical sur le cycliste. (le genre de tourista qui vous bloque 3-5 jours sur place !)

Ce passage au Ghana a été surtout marqué par les visites des nombreux Forts, essentiellement d'origine portugaise, hollandaise ou anglaise. Le Ghana a su protéger, restaurer et entretenir plus ou moins bien ces édifices, classés au patrimoine de l'UNESCO, et servent à rappeler l'histoire du "commerce triangulaire" et la traite esclavagiste exercée au 16e jusqu'au début du 19e siècle sur l'ensemble des côtes atlantique africaine.

carte du "commerce triangulaire"

J'ai visité entre autres les forts des villes de AXIM, ELMINA, CAPE COAST, et ceux de Castle OSU et Castle USSHER, tous 2 à Accra.

Fort Santo Antonio - AXIM
Fort Saint-Georges - ELMINA
vue de l'intérieur du Fort St Georges - ELMINA
Maquette du Fort de CAPE COAST
Vue de l'intérieur du fort de CAPE COAST
Fort de OSU - ACCRA

Fort USSHER - ACCRA

Toutes les visites de ces monuments rappellent la méthodologie massive, barbare et inhumaine de cette traite, avec un nombre considérable d'esclaves qui ont quitté l'Afrique vers les Amériques.

Marquage au fer rouge pour identifier l'appartenance des esclaves

Chaque fort est construit et organisé sur le même principe, avec des cellules / cachots où sont entassés les esclaves par dizaines ou centaines sur des surfaces exigües, dans le noir pendant plusieurs semaines ou mois. La moitié restent debout, l'autre moitié sont allongés ou accroupis pour dormir et inversement. Puis une "salle d'embarquement" avant de passer la funèbre "porte du Sans Retour" qui donne sur la plage, puis prendre les petites embarcations qui servent à rejoindre le gros bateau au large.

la rigole au centre pour l'évacuation des excréments

A la fin de la traite négrière par les anglais (traité de 1807) ces bâtiments ont été reconvertis en bâtiments administratifs ou militaires. Le Castle USSHER à Accra a la particularité d'avoir servi de prison par la suite, jusqu'en 1993 (construction d'une nouvelle prison à Accra). Puis elle a repris du service pour les prisonniers de la guerre civile au Liberia, puis tout dernièrement pour les prisonniers Soudanais du conflit au Darfour. Quelques "traces écrites" en témoignent. ! 
"Sudan MARLA - I never forget it forever !"
DARFOUR SUDAN
... et en prime on a droit à la visite de la chambre d'exécution des condamnés à mort qui choisissent entre la pendaison (Trappe au-dessus de la fosse) ou l'électrification (boitier au mûr du fond, restant de la chaise électrique) ... selon le guide, une majorité choisissaient la chaise électrique !
Chambre d'exécution
Donc, après toutes ces visites, très intéressantes d'un point de vue historique, il faut avoir ce recul pour faire le devoir de mémoire sur les traces et l'impact de l'homme européen en terres africaines.
En 5 mois de voyage sur l'ouest du continent de Dakar à Accra, j'ai vu quelques initiatives pour maintenir ce patrimoine : souvenirs d'un projet de réhabilitation de l'île de Bunce à Freetown, la visite du musée à Monrovia expliquant que le pays est "né" en 1822 avec le retour des esclaves des Amériques, après l'abolition de l'esclavage, ... sans oublier l'ile de Gorée à DAKAR, visitée en 2013.

Je place ici, cette image pour la Phrase du Moment. 
"Jusqu’à ce que le lion ait son historien, le chasseur sera toujours un héros" 

Pour le reste de mon passage au Ghana, c'était un peu plus léger et un séjour très agréable dans l'ensemble. La seule contrariété était plutôt la météo avec l'arrivée prévue de la saison des pluies, qui laissent apparaitre quelques difficultés dès que l'on sort de la route goudronnée. Il était tant de basculer sur l'EST du continent qui finit sa saison des pluies ... bien dans le tempo !!!


Finalement, je suis arrivé à ACCRA, capitale du Ghana. Et bien arrivé vivant, ce qui est toujours mieux ... mais pas toujours évident !!! et cette fois-ci c'était avec l'approche sur la National 1 : Camions qui frolent, voitures à grandes vitesses, nids de poule monstrueux, routes goudronnées déformées, banc de sable, pluies sur les lunettes, soleil dans les yeux, ... et la conduite des Ghanéens/nes qui n'ont pas vraiment la palme de la sécurité routière ! bref, c'est passé.

Mais une fois arrivé, et pour finir en beauté ce parcours de 5 mois à l'ouest, j'ai été accueilli et hébergé très gentiment par François, Andrea et leur fils Antoine. Merci encore pour cet accueil, avec le plaisir d'avoir fait connaissance en présentiel, autre que par le virtuel des réseaux sociaux et internet. Et toujours un bonheur de reparler Kayak, Pédayak, mer et excusions, voyages, expatriations, ... 😀

Pour conclure, quelques chiffres sur ces 5 mois de DAKAR à ACCRA.
5335 km. (7-10% de pistes env.)
343 Heures sur la selle du vélo (Aie, Aie)
Soit une moyenne de 15.6km/h de pédalage
Vitesse de pointe maxi : 60.8 Km/h
Jours avec vélo : 83j
jours sans vélo : 66j
Max. distance journalière : 123km
Mini. distance journalière : 12km
...
1 rayon cassé (St Louis, Sénégal)
1 crevaison (Freetown, Sierra-Léone)
1 cadre cassé, ressoudé ... et qui tient toujours. 😮 (Bo, Sierra-Léone)
2 Tourista légères (<48h)
0 chute
0 consultation médicale
0 vol
0 agression
... c'est du velours !!!