Avant propos :
Mise à jour des photos du Libéria dans le lien : ICI - Photos LIBERIA
Mise en place d'un traceur sur la carte : Cliquer sur POLARSTEP, ici ou dans la barre de menu.
Oui, je reconnais que je n’ai pas tout compris de mon passage au Liberia …
Coté communication, leur « anglais » est très difficile à comprendre. Ils articulent très peu, mâchonnent quelques mots et surtout avalent la dernière syllabe. Déjà que mon anglais n’est pas des plus académique, si en plus il faut comprendre le Libérien qui parle avec un accent écossais et une prononciation corse, ça devient très difficile …
Pour exemple, à Robersport, j'ai dû faire répéter 4-5 fois l’agent de l’immigration qui m’interpellait depuis le pas de sa porte … je comprenais quelques choses comme « PizzzCo , PizzzCo, … » avant qu’il n’articule un peu mieux et que je comprenne enfin « Please Come » !!! ha … ha … !!!
Autre situation, à Monrovia, je cherchais le bureau de la poste. Au 1er bureau on me dirige vers l’agence centrale qui est située à « MaDonna Street ». Enfin c’est ce que j'ai compris, car je ne trouve pas de Madonna Street dans google Maps … Et bien, non ! c’était « Mac Donald Street". L’agent prononça « Ma Dona » oubliant le C de MaC et le LD de DonaLD dans sa prononciation … Dur-dur !!!
Et ça tout au long du séjour …
Je n’ai pas non plus compris leur système de monnaie. Ils
utilisent aussi bien le Dollar Libérien (LIB) ou le Dollar Américain (USD). Et
donc, on peut payer avec les 2 monnaies, séparément ou en même temps. On donne des
USD et on complète avec les LIB, et inversement si je donne un billet USD, ils
me rendent avec les 2 monnaies. Ça parait simple et amusant, sauf qu’il faut faire
une double conversion en même temps. Et ceci avec un taux de change peu propice à un calcul
mental rapide : 1 USD = 150 LIB (rappelez-vous de la double monnaie Euro /
franc en 2002 !)
Avec ça, les billets de LIB sont comme en « papier crépon »,
très usés et fatigués, la plupart sont illisibles, peu reconnaissables facilement …
Et donc, difficile de faire la vérif’ de la monnaie rendue !!! j’ai vite abandonné l’idée et j'ai fais confiance aux Libériens !!! Et de toute façon, je ne comprenais pas la somme qu’ils m’annonçaient … Oui, toujours la prononciation. « Three Thousand », c’est sans prononcer le « th », ça devient « tri tousa » …
Bon en 3 semaines, j’ai quand même progressé en « Anglais libérien ».
Pour le reste du séjour, tout s’est bien passé.
j’ai profité de quelques jours de farniente, de plage, de sable et de soleil, à
ROBERSPORT. Spot réputé de surfeurs, mais pour les voir à l'œuvre sur les plus belles vagues ce n'est pas facilement accessible à pied. Et lors de la
seule marche que j’ai entreprise pour longer la pointe rocheuse, j’ai été interpellé
par un local qui m’a embrouillé sur une histoire de don à faire à la "Dame nature" qui
nous offre des fruits. Une forme de « droit Coutumier » à
lui verser, car il entretiendrait aussi le chemin d’accès aux plages. Devant mon 1er
refus et mon air béta à ne pas vouloir comprendre, il commençait à s’énerver (avec une machette à la main, et le genre de type un peu gaillard et costaud …). J’ai lâché 2 USD pour le calmer, car ça commençait
un peu à monter en tension !
le petit chemin "traquenard" |
A Monrovia, j’ai fait mes formalités de visa pour la Cote d’ivoire, sans problème cette fois-ci.
J’ai aussi visité le musée National, très intéressant. Il
reprend toute l’histoire du pays qui fête cette année les 200 ans de sa création.
(Les premiers esclaves américains libres sont arrivés en 1822 et s’installaient sur
ce territoire, qui sera baptisé Monrovia).
Il y a aussi toutes les explications et illustrations des
2 guerres civiles, années 1990/début2000, avec quelques photos marquantes et
des chiffres édifiants : 250.000 à 300.000 morts sur la 1ère et 2nde guerre
civile, sur une population de 3,5 millions !!! … et essentiellement des
jeunes hommes de 15 à 30 ans. Attentif après cette visite, j’ai pu remarquer qu’il y a peu d’hommes âgés de 40-50 ans !!! Je vois aussi
tous ces jeunes à l’arrière des pick-up qui me doublent sur la route. J’ai vu des images similaires au musée, avec les jeunes accrochés au Pick-up, armés de mitraillettes
et les douilles à la ceinture. Assez troublant !
Et puis, il y a aussi un passage sur l’épisode EBOLA, de
2014-2016, avec un recensement estimé à 4000 victimes pour le LIBERIA.
(Nb : pas de photos possibles à l'intérieur du musées. Dommage)
Mais aujourd’hui, comme pour la Sierra Leone, c’est un pays en toute sécurité, en totale (re)construction, avec un président au parcours atypique, Georges WEAH, que certains footeux connaissent déjà bien. (Ancien footballeur de Monaco, PSG, Milan AC, et Marseille). Avant lui, la présidence était tenue par Ellen SIRLEAF, 1ere femme africaine élue au suffrage universel en 2005 et prix Nobel en 2011. (Lutte non violente pour la sécurité des femmes et pour les droits des femmes)
Le reste du séjour dans la capitale n’est pas des plus inoubliable. Peu d’attraction, peu de divertissement, peu de chose à visiter mais quelques supermarchés … et même une belle concession RENAULT.
Mais sans oublier, le farniente à la plage
Par contre, j’ai pris peu de photo publique et de rue. J’ai vite été sensibilisé par un hôtelier et un Patron de bar-restaurant, sur le risque que cela présente « on vient te voir pour demander de l’argent pour la photo prise, et si tu ne donnes pas, ça peut tourner vite à la violence ! » … prudence, vigilance !
Parti de Monrovia, je remonte vers le Nord, pour le passage de la frontière entre Ganta et Danané. La route est superbe, neuve, avec une bande de dégagement sur le coté pour les piétons, les véhicules à l’arrêt et les cyclos … Impeccable !!! En contrepartie, avec une belle route comme cela, la vitesse des véhicules est peu sécurisante !
Le dernier Jour.
Après Ganta, ce n'est plus le même plaisir. Déjà fini la belle route, sauf 15km après Ganta, le reste c'est de la route en chantier (c'est le pire ! ) jusqu'à la "Junction / Kahnple" puis de la piste moyennasse vers le poste frontière. C'est surtout l'accueil aux bords de la route qui n'était pas agréable, car je suis souvent la cible de ricanements et interpellé par les hommes pour de l'argent. Quand ce sont les enfants qui le font, ça reste léger dans l'état d'esprit. Quand ce sont les Adultes, c'est souvent avec une arrière pensée malsaine. Donc, pas forcément la meilleure image qu'il reste au moment de sortir du pays.
Le passage entre le poste de frontière Libérien et Ivoirien a été très rocambolesque !
Attente au poste frontière Ivoirien ... |
Coté Libérien, les formalités se sont passées assez bien, malgré le nombre de contrôles. (immigration, douanes, polices, passeport tamponné, ...)
Coté Ivoirien, j'ai fait les formalités sanitaires (Covid, Fièvre jaune, Température, questionnaire médical, ...) les formalités administratives (Visa, lettre de laissez-passer car la frontière est officiellement fermée, j'ai donc une dérogation donnée par le consule à Monrovia, ...). Bref tout se passe bien, tout est OK, mais il faut le tampon avec la date d'entrée. Il est dans le bureau du Chef de poste, qui lui est en réunion coté Libéria, avec toute une délégation d'officiels Ivoiriens (Sous-préfet, commissaire de Police, Gendarmerie, Douanes, etc ...) pour régler un conflit local qui date de quelques jours ... j'ai donc attendu patiemment leur retour, 3h plus tard ! Par chance on est samedi après-midi et retransmission du Foot anglais que j'ai regardé avec les agents du poste, pendant qu'un énorme orage éclate. Tranquille à l'abri, sinon je me serais retrouver vraisemblablement dessous !
Déluge devant le Poste |
Une fois le retour des officiels, il a fallu régler la déclaration (mensongère) d'une agente Libérienne qui accusait ces confrères Ivoiriens de l'avoir bousculée. J'ai dû témoigner devant le sous-préfet de ce que j'avais vu de la scène, qui s'était déroulée 1h plus tôt. Sauf que le temps passe, la pluie cesse mais la piste est détrempée, la terre est boueuse. Il est 16h30 quand j'ai enfin le tampon sur le passeport. Il me reste à peine 2h pour faire les 25-30km avant DANANE ... tant pis, je tente, même si risqué avec la météo et l'état de la piste, ça ne laisse pas de marge si j'ai un pépin en route (pluie, crevaison, chute, ...) ! Et j'arrive effectivement à la tombée de la nuit, et je trouve une chambre juste 2 min (réels ! ) avant une énorme pluie d'orage !!! Grosse journée avec 75km de pistes, l'accueil austère coté Libériens, les formalités coté ivoirien ... bref, intense !!! Dimanche je me repose à Danané ...
Ainsi se termine le séjour au Liberia. Sans trop prédire l'avenir, ça ne devrait pas rester dans le TOP des destinations de ce voyage. Accueil froid des libériens, peu d'attrait culturels ou touristiques à visiter, hébergement très moyen mais très cher, un "barrage" de la langue (d'ailleurs je ne sais toujours pas comment les enfants m'appelaient ... un quelques choses de "A-Hi"). Il reste le plaisir et la découverte de visiter un pays, peu connu et peu visité, à l'histoire contemporaine prenante.
L’actualité du moment (la mienne, cette fois-ci !)
C’est les signes de la
saison des pluies qui arrive. Ça va m’oblige à accélérer et à réfléchir au passage vers l’Est
du Continent. Je regarde à rejoindre le Ghana et prendre un vol de ACCRA vers NAIROBI
si je peux obtenir un e-visa Kenya à distance, ou alors en Tanzanie avant de partir en Ouganda où
je suis attendu à Kagadi pour aider le pensionnat déjà visité en 2013.