lundi 11 novembre 2013

la namibie, d'un bout a l'autre

Avant d’arriver sur Windhoek, j’ai eu l’occasion de faire 3-4 arrêts dans les villages, avec l’espoir de rencontrer les « SAN » aussi appelé les « Bushmens », célèbres par le claquement de langue lorsqu’ils parlent et qui ont été portés à l’écran dans « les dieux sont tombés sur la tête », film des années 80 et référence du marketing « by Coca-Cola » (le héros du film est … la bouteille de coca !!!)
Malheureusement de ces rencontres je ne garde que le souvenir d’avoir vu des gens ivres morts, hommes comme femmes, sans pourvoir échanger un mot convenablement. Un triste sort qui me rappelle celui des Aborigènes d’Australie, croisés à Darwin. Plus tard en visitant le musée de Swakopmund, j’ai pu visionner un film où les autorités Namibiennes reconnaissaient ce problème d’alcoolisme chez les Bushmens.
Sam, le guide des 10 jours, me donna une explication (la bonne ??? je ne sais pas, mais elle est plausible!!!). Les bushmens ont été « sortis » de la terre où ils vivaient et chassaient, pour la création de ranchs gigantesques, de la superficie d’un département français. En échange, ils ont reçu un logement dans les villages et un emploi dans ces mêmes ranchs. En conclusion, ils ont de l’argent «facilement» gagné et n’ont jamais appris à le gérer et du temps libre à tuer … !!!

Arrivé ensuite sur Windhoek, j’ai visité la ville en attendant mon tour de 10 jours. Windhoek est une ville assez étonnante, mélangeant les centres commerciaux  archi-modernes, des galeries commerçantes, des bâtiments de l’époque germanique et des grands axes routiers avec peu de voiture.Mais finalement, sans trop savoir pour quoi, j’ai bien aimé cette ville et ses habitants, sans doute le contraste avec les autres villes et capitales africaines que j’ai pu faire.

Me voilà donc parti pour 10 jours d’excursion vers le Nord, l’Ouest et les dunes du Namib. C’est la solution de facilité pour visiter le pays sans rien raté, en laissant le vélo au repos à Windhoek.
J’ai pu voir les Léopards et Guépards, certes en semi-captivité dans la réserve AFRICAT mais il est tellement rare de les voir en « live », d’autres animaux sauvages en tout genre à Etosha dont les Lions &lionnes (enfin !!!), la colonie de 250 000 phoques à Cape-Cross, la ville Swakopmund « le Deauville Allemand de Namibie », enfin et surtout le désert du Namib à Sossusvlei avec ses fabuleuses dunes de sables rouges à voirau levée du soleil pour avoir les plus belles couleurs du désert.
En plus de cela, j’étais dans un bon groupe de voyageurs avec une belle ambiance. Le guide Sam et son assistant Manfred, étaient parfaits :Fun pour amuser la troupe et Rigueur pour ne rien rater des visites. (Fun & Rigueur !!! … (celle-là est pour la DiMat)
Seul bémol, la visite d’un village Himbas au nord du pays dont la mise en scène sonnait faux et tournait presque au ridicule.
Au final, je reviens enchanté de ce tour. Le désert de Namib (plus généralement la Namibie) estun site(pays) que je rêvais de faire depuis longtemps. C’est le Top 6 du Big 7 … Incontestablement le désert de Namib fait partie des paysages les plus fabuleux que j’ai eu la chance de voir, en Afrique ou ailleurs. Rarement un paysage laisse autant d’émerveillement et d’admiration… The « WaooouuuEffect » !!!(encore pour la Dimat)

Passé cet épisode de promenade organisée, je quitte Windhoek à vélo avec la certitude que c’est le tournant avant la dernière ligne droite. Plus d’ambiguïté sur le parcours car je devrai finir à vélo et à CapTown, j’ai mon billet d’avion dans ma boite email, le road-book est programmé à la semaine et bientôt à la journée, les pédales grincent et la béquille fléchit, des criques sur la jante arriere mais ils finiront ainsi jusqu’à Captown …
Incontestablement le compte-à-rebours est enclenché. Mais, il reste encore de belles étapes pour en profiter jusqu’au bout.

Je viens de traverser le Fish River Canyon. On m’avait promis de la grosse chaleur, du vent, pas d’ombre. J’ai bien pris un bon 45°C, du vent tourbillonnant et souvent de face, des montées, très peu d’endroit pour m’abriter. Mais ça valait le coup d’œil pour voir le canyon et la route jusqu’à Noordoewer, via Ai-Ais et Aussenkerh était absolument fabuleuse, un des plus beaux paysages de bord de route que j’ai pu faire… dernier cadeau de l’Afrique pour mes derniers kilomètres de piste !!!

En traversant ce coin quelque peu touristique … et bien, j’aurai même pu être dans la rubrique de la curiosité locale, tellement j’ai rencontrés de touristes qui s’arrêtaient en bord de route pour me photographier et m’interroger sur mon périple.
 
 

Particularité de la Namibie (et du Botswana)


Des déserts, un pays désertique, des villes désertes… tout n’est que désert en Namibie (et Botswana). La Namibie est la 2ème plus faible densité de population au monde, derrière la Mongolie.
Autant dire qu’il n’est pas toujours simple de visiter un tel pays à vélo. Je dois faire des longues distances sans traverser un village.
De plus, ils ont tracés les grands axes routiers à plusieurs kilomètres des villages (2, ou 5 ou 8 km parfois). Il n’y a donc aucun lieux de vie ou commerce à proximité des grandes routes pour prendre un soda, un paquet de biscuit ou manger un « bon » Poulet-Riz...pour mes repas du midi je dois me contenter de mes tranches de pains de mie avec sardines et thon, en alternance un jour sur deux, et des biscuits secs en dessert!!! Encore un grand moment de gastronomie, mais c’est le prix du voyage solitaire à vélo dans un pays désertique.

Quant aux hébergements, ils sont rares. Soit concentrés dans les lieux touristiques, soit quasi-inexistants sur les grands axes de circulation. J’ai donc fini par dormir avec les copains du chantier en bord de route (Caprivi), dans le Barbecue-Room d’un ranch (Omitara), sur le parking d’une épicerie-souvenir (Asab), dans un camping fantôme (Keetmanshoop) … mais toujours avec la gentillesse et l’hospitalité namibienne. Elle compense toutes les péripéties.

Et puis il y a l’exode rural. Les jeunes et moins jeunes partent en ville ou ailleurs pour gagner plus facilement leur vie. Ainsi, à Asab ma carte Michelin m’annonçait de l’hébergement. C’est devenu une ville fantôme. Ama gauche de la route : 7 maisons et 3 cabanes en tôles. A droite : un complexe avec station essence, épicerie et bar-hotel à l’abandon et quelques maisons en ruine. A l’inverse, j’ai vu une ville en plein développement, Aussenkerh (frontière avec l’AFS), qui bénéficie d’un énorme programme de plantation de vigne où les commerces sont neufs, les routes fraichement goudronnées, unbidonville de cabanes en terre cuite construites à la va-vite pour héberger la main d’œuvre nouvellement arrivée.


Autres rencontres, autres voyageurs.


- Rencontres à l’auberge de Windhoek avec Claudia et Marco (Autrichienne et Italien vivant en Allemagne) partis pour 5 semaines dans les déserts de Namibie. Autant avec le finlandais c’était n’importe quoi, autant là j’ai pris une leçon de matériel de vélo. Fourche avant avec suspension dont la pression est réglable par une manette fixée au guidon… jusqu’au pantalon et T-shirt technique de Vaudé anti-transpiration /anti-froid (type Goretex).

- rencontre à 40 km de Keetmanshoop avec Yosh Shida, un japonais qui part de CapeTown et veut rejoindre le Caire puis l’Europe et rêve de finir son périple … au Mont Saint-Michel !!! S’il passe par Paris, il a déjà une adresse toute trouvée. Par contre en voyant son bagage, je m’interroge si j’ai pris 10 fois trop de truc ? et quand je pense qu’il fait du camping sauvage, je ne comprends pas comment il dort, se nourri, ses pièces de rechange & réparation, …

- rencontre indirecte. Le seul livre en français et intéressant que j’ai trouvé à Windhoek pour occuper les longues heures de bus des 10 jours, était un tour du monde à vélo. Ça ne me change pas beaucoup de mon quotidien, mais permet de croiser nos expériences même si on n’est pas sur les mêmes intentions de voyage. Son but était de faire un tour du monde en moins d’un an (280jours, 33000km, 120km/j). J’ai quand même trouvé une bonne astuce : utiliser la couverture de survie pour garder l’eau au frais dans mes sacs, pour la traversée du Fish River Canyon…Et ça marche !!!

Nota :
Des nouvelles de Taka, le marcheur japonais. Il a terminé sa marche de Maun aux collines de Tsodilo, en 16 jours pour 450km. Il était content de son périple et enchanté de l’accueil des Botswanais qui l’ont hébergé chaque jour.

A venir :

Je viens de passer la frontière vers l’AFS et je me dirige avec quelques détours vers Cape-town, que je pense rejoindre vers la mi-décembre. D’ici là, j’aurai fait un bout de la coté Atlantique, une portion de la route des vins, le Cap Agulhas etfinir au cap de Bonne-Espérance.

Vie du blog :

Les images de Namibie sont en ligne. Pas simple de faire le tri et le choix dans la tonne de photos que j’ai prise de ce pays.
La vidéo du Botswana est également en ligne. Pour la vidéo de Namibie, elle attendra encore un peu (idem que les photos, un paquet de séquence à visionner).

 

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